Forum de la ville de Mirandar

[Yargaellepreux]

"Je comprends Aunrae" répondis je penaud, "qu'il en soit fait selon ta volonté" : puis me retournant je courus jusqu'à la taverne : fort bien m'en pris car j'arrivais juste au moment où un homme de peine aidé d'Ivanhoé, commençait à placer le corbeau !
"arrêtez ! "leurs criais je ! "retirez ce corbeau sur le champ !" IVanhoé et l'homme me regardèrent avec la plus grande incompréhension !
"Pardonnez moi compagnons ! je sais que tels estoient mes ordres ce matin , mais de forts bonnes raisons me poussent à en changer : déscendez la pièce, donnez la moi, et poursuivez la pose du plancher....S'il vous plait.."
En silence mais d'un regard qui en disait long, ils me rendirent le corbeau , que je remis de suite à ma soeur en échange d'un autre buche de bois.....
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[Aunrae]

Je ne pus me résoudre au contact de ce bois, aussi demandai-je à un ouvrier de placer l'effigie dans un coin du Chantier, à un endroit où il ne gênerait pas l'avancée des travaux et se trouverait hors de ma vue.

Dans mon "atelier", j'avais ramassé mes outils, restés à terre tels que je les avais laissés. Je sculptai le dernier corbeau, mécaniquement, avec plus, si cela était possible, de détachement qu'à l'accoutumée. Il en naquit une fleur de lotus. Yargaël prit livraison de la pièce, et je rangeai soigneusement mes outils dans leur étui. Les Dieux seuls savaient quand je m'en resservirais...

En traversant le Chantier et le campement attenant, je pris conscience de la faim qui me tenaillait. Surpris, mon esprit engourdit réalisa que mon corps était actif : ce n'était pas moi qui était morte, mon cœur battait, mon estomac réclamait son dû, ma peau sentait le froid du vent... Un torrent ne s'arrête pas contre les rochers, il les contourne, passe par-dessus. Il en est de même pour la vie qui nous anime. Notre esprit, lui, saisit les choses différemment...
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